Les GTA que vous n'avez pas connus
Il y a plusieurs types de fans de GTA. Il y a ceux qui vont préférer GTA IV et détester GTA V, d'autres qui ne jureront que par San Andreas (le meilleur GTA du monde, bien entendu*) etc.... Mais ce qui est certain, c'est que nous sommes pratiquement tous capables de citer chaque opus sorti depuis le premier en 1997.
* Je reconnais que cette parenthèse manque, peut-être, un tout petit peu d'objectivité.
Tous les opus, vraiment ?
La franchise, aussi populaire soit-elle, possède de nombreuses zones d'ombre, dont même les fans les plus aguerris peuvent ignorer l'existence. Ce dossier devrait y remédier en proposant d'aborder le sujet à travers quatre parties distinctes :
1) Les GTA oubliés
Que ce soit à cause d'un manque de publicité ou de qualité (sans grande surprise, les deux sont souvent liés), ces épisodes ont peu marqué les esprits et sont aujourd'hui relégués dans les méandres de l'indifférence générale.
2) Les GTA qui ne sont jamais sortis
Certains projets n'ont pas été menés à leur terme par Rockstar Games. Leur histoire est largement tombée dans l'oubli, cette partie leur rendra justice.
3) Les portages oubliés (et c'est mieux comme ça !)
Les débuts de la saga ont été le théâtre de nombreuses expérimentations pour les équipes de R*. L'exercice délicat du portage sur console portable en était peut être une de trop.
4) Les portages abandonnés.
Les possesseurs d'une console en particulier se sentent toujours particulièrement lésés lorsqu'un hit sort uniquement chez la concurrence. Du coup, la joie peut être grande lorsqu'un portage est finalement annoncé... Mais la déception l'est d'autant plus quand celui-ci est annulé !
Les GTA oubliés
Grand Theft Auto : Advance
Certainement le plus connu des GTA les moins connus, Grand Theft Auto Advance est le premier opus développé uniquement pour le marché des consoles portables. Sortie en 2004 (oui, la même année que GTA San Andreas) sur GameBoy Advance (d'où le titre très original du jeu), GTA Advance fut à la base prévu pour être un simple portage de GTA III. Malheureusement, les développeurs se sont très vite rendu compte que la puissance de la Gameboy allait les obliger à revoir leurs ambitions à la baisse. Le résultat est un jeu totalement différent de son modèle PS2, reprenant la célèbre vue du dessus qui était alors déjà tombée en désuétude.
L'histoire se déroule à Liberty City, une année avant celle de GTA III. Vous contrôlez Mike, et suivez sa quête de vengeance à travers de nombreuses missions, dont certaines sont données par des personnages bien connus des joueurs (8-Ball par exemple).
Le gameplay est un mélange entre celui du premier GTA (graphiques extrêmement basiques ; bande son ultra limitée) et celui de GTA III (missions annexes variées, allant des missions de pompiers, d'autodéfense, de taxi... aux courses de rues ; possibilité d'acheter des armes et de posséder des planques etc. )
Malheureusement le jeu possède une particularité notoire et pas des moindres ! Vous avez peut-être déjà vécu ce moment où vous vous rendez à un premier rendez-vous et que votre dulcinée vous annonce qu'elle a en fait déjà un copain... C'est à peu près le même choque que l'on ressent en apprenant que GTA Advance n'est... pas... développé par Rockstar Games !
En effet, il s'agit d'un studio nommé Digital Eclipse qui a reçu la tache blasphématoire de concevoir entièrement le jeu ! Il s'agit évidemment du seul et unique Grand Theft Auto ayant été développé par une autre équipe que celle de R* North, ou de R* Leeds.
Pour l'anecdote, il était dit, d'après CVG, que si l'idée principale de porter GTA III sur GameBoy avait été réalisable, il s'agit du studio Destination Software qui aurait été chargé de la tâche. Selon plusieurs revendeurs, GTA 3 Advance aurait été prévu pour Octobre 2002 (leur crédibilité semble avérée, sachant qu'ils avaient, par la même occasion, correctement daté la sortie de GTA 3 sur PC).
Même s'ils ne se sont pas occupés de GTA 3, ces derniers ont tout de même travaillé pour R* en portant Smuggler's Run et Midnight Club : Street Racing sur Gameboy Advance.
Pourquoi un si faible intérêt pour le jeu ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi cet épisode est tombé dans l'oubli rapidement, la première étant évidemment une sortie proche de celle du rouleau compresseur GTA San Andreas. La comparaison parle d'elle-même :
Il est extrêmement étrange de la part de R* d'avoir choisi cette date de sortie pour l'épisode portable (car, même s'ils n'ont pas développé le jeu, ils n'en restaient pas moins l'éditeur), cela ressemble à un suicide commercial !
Ensuite, il faut l'admettre, le jeu est d'une qualité assez moyenne. Le retour à la vue du dessus réduit drastiquement l'intérêt ; la conduite est, au mieux, frustrante ; la bande son n'est même pas au niveau du premier GTA etc.... Cependant tout n'est pas à jeter.
Il y a de nombreuses missions annexes, et redécouvrir la ville de Liberty City (la même que dans GTA III) en vue du dessus peut être amusant... Quelques minutes.
Comment y jouer aujourd'hui ?
Si l'envie vous prends de jouer à ce morceau oublié de l'histoire de la saga, sachez que deux options s'offrent à vous :
- Acheter le jeu, et y jouer sur Game Boy Advance.
- Vous n'avez pas de Game Boy Advance et/ou n'avez pas envie d'acheter le jeu... Dans ce cas, un simple émulateur fera l'affaire. Je vous conseillerais alors Visual Boy Advance, qui allie parfaitement simplicité d'utilisation avec efficacité, le tout gratuitement.
Cet épisode est parfait pour les joueurs refusant le mainstream, en effet quoi de plus « classe » et hipster que de se revendiquer comme un GTA Advance fanboy ?!
Grand Theft Auto London 61
« Mais quel est le bon à rien qui a écrit ce dossier ? Il n'est même pas capable d'orthographier GTA London 69 correctement... Qu'il retourne sur le 15-18 de Jeuxvideo.com ! »
Cette agressivité ne sert à rien cher lecteur ! Et d'ailleurs, il se trouve que tu te trompes, je ne vais pas parler de GTA London 69, mais bien de l'opus distinct : GTA London 61.
Il s'agit certainement du GTA le moins connu.
Le jeu prend la forme d'une petite expansion de GTA London 69, lui-même étant une expansion de GTA 1... En gros, c'est le DLC d'un DLC.
Se déroulant principalement dans la même ville que London 69 (quelle surprise !), le jeu propose de conduire 22 nouveaux véhicules, d'effectuer de nouvelles missions et d'observer une nouvelle « cinématique »... Le principal ajout étant la possibilité d'arpenter les rues extrêmement basiques de Manchester (voir la carte ci-dessous), en multijoueur uniquement. Comme quoi, déjà à l'époque R* privilégiait le multi concernant les ajouts significatifs !
Ce « Mission Pack » fut proposé gratuitement le 1 Juin 1999 (soit quatre mois avant la sortie de GTA 2), et sa particularité est d'avoir été développé simplement avec des outils d'édition disponibles sur le net. En effet, on parle bien d'une époque où R* félicitait directement les moddeurs méritants !
Les relations entre Rockstar et ses fans n'avaient pas grand-chose à voir avec ce qu'elles sont aujourd'hui, au point qu'il était même extrêmement fréquent de voir les frères Houser répondre eux-mêmes aux questions posées par les sites dirigés par les fans. Malgré cela, aucun soutien publicitaire ne fut apporté à London 61. C'est donc uniquement grâce à l'aide de discussions entre fans sur les forums que le jeu s'est construit sa minuscule renommée.
Comment y jouer aujourd'hui ?
A l'origine, GTA London 61 n'était jouable qu'en possédant London 69, qui lui-même nécessitait (dans la majorité de ses versions) de posséder le premier GTA. Mais en 15 ans, les choses ont suffisamment évolué pour que vous puissiez télécharger des « hacks » se présentant sous la forme de pack contenant les trois opus.
Même si l'idée de jouer à un GTA vue du dessus se déroulant dans un univers où tout le monde parle un accent Cockney exagéré peut sembler alléchante, sachez que vous pourriez vite déchanter.
Les missions sont d'une difficulté à laquelle nous, joueurs modernes, ne sommes plus nécessairement habitués. Pratiquement tous les objectifs sont chronométré, et croyez-moi, les timers sont littéralement impitoyables.
Vous serez prévenu !
Les GTA qui ne sont jamais sortis
Race N Chase
Il n'est peut-être pas tout à fait pertinent de placer le cas « Race N Chase » dans la catégorie des GTA qui ne sont jamais sortis... En effet son statut particulier de « version alpha » de GTA 1 rendait difficile sa catégorisation, j'ai même hésité à le faire figurer dans ce dossier.
L'histoire de Race'n'Chase est restée inconnue du grand public pendant très longtemps. Effectivement ce n'est qu'en 2011, soit 16 ans après le début du projet, que son existence fut révélée par un ancien programmeur de chez DMA Design : Mike Dailly. Ce dernier a en effet scanné le « Game Design » de Race'n'Chase, et l'a rendu publique sur le site de partage photographique Flickr.
Vous pouvez le consulter librement en cliquant ici.
Pour les non anglophones, Race'n'Chase qu'est-ce c'est ?
Il s'agit de l'embryon de ce qu'allait finalement devenir Grand Theft Auto, le premier épisode de la saga. Les différences entre Race'n'Chase est GTA 1 ne sont pas flagrantes : le principe de base étant semblable. Notons, tout de même, que le jeu aurait proposé une réplique de Venice au lieu de San Francisco (par Venice, comprenez la ville communément confondue comme quartier de Los Angeles, et non Venise en Italie).
Il n'y a pas grand-chose à dire concernant ce projet, excepté cette petite anecdote comme quoi Race'N'Chase fut sur le point d'être annulé (lors des tests, le jeu s'était révélé très instable et surtout, ennuyeux) lorsqu'un bug modifia le comportement de la police. Rendu plus agressif (au lieu de suivre bêtement le joueur, ils essayaient dorénavant de lui faire quitter la route), le jeu gagna immédiatement en intérêt et fut sauvé in-extremis de l'annulation pure et simple.
Imaginez une réalité alternative où ce bug n'aurait pas eu lieu. GTA n'aurait jamais existé. Jack Thomson serait toujours avocat, Lemmings serait à ce jour le plus gros succès de R* North... Et vous ne seriez pas tranquillement posé derrière votre écran à me lire !
Grand Theft Auto Online : Crime World
GTA Online est un nom qui vous paraitra surement familier. Véritable MMORPG extraordinaire et jubilatoire pour certains, squat à gamins roulant en Zentorno aux couleurs douteuses pour d'autres, le multijoueur de GTA V est à l'heure actuelle la grande fierté de R*. C'est simple, tout est fait pour que même les joueurs solos endurcis passent du côté « Online ».
Cependant, les frères Houser n'ont jamais caché que l'ambition de créer un GTA massivement multijoueur ne leur datait pas de GTA V.
Même si les discours officiels émanant de R* et Take Two sont loin d'être toujours d'une fiabilité sans faille (« Nous ne ferons jamais de FPS » ; « Les braquages arriverons au printemps » etc....), celui-ci en particulier est pourtant à prendre au sérieux, car il s'agit d'une référence directe au GTA que nous allons traiter : Grand Theft Auto Online : Crime World.
Bien des années avant les Shark Cards, les Adder chromées ou Rooftop Rumble; Rockstar Games avait déjà travaillé sur un opus entièrement multijoueur de notre saga fétiche. Grace à un minutieux travail de reconstitution, vous allez aujourd'hui pouvoir découvrir l'histoire de ce GTA, malheureusement trop en avance sur son temps pour voir le jour.
L'histoire officieuse de GTA Crime World : Le défi que R* n'as pas pu relever
Le 26 septembre 1999 est une date importante pour Rockstar Games. En effet, ce jour particulier marque la fin de la propriété de DMA Design par Infogrames Entertainment. Les Ecossais sont officiellement rachetés par l'éditeur Take Two Interactive pour la somme de 15,6 millions de $ de 2014.
Afin de remettre les choses dans leur contexte, à cette époque, GTA 2 était sur le point d'être le dernier né de la saga alors révolutionnaire. Le bruit qu'un opus en 3D soit développé pour les consoles de nouvelle génération (comprendre la PS2 et la Xbox) faisait son chemin sur l'internet de l'époque, mais absolument rien ne présageait l'ouragan GTA III qui était sur le point de frapper. En effet, extrêmement limités étaient ceux qui osaient espérer ne serait-ce que la moitié de ce qu'allait apporter le premier opus 3D.
Et pourtant, le rachat de DMA Design sera l'occasion de frapper un grand coup, car ce ne sont pas moins de deux GTA qui seront annoncés dans la foulé de l'acquisition de DMA.
Leur nom ? Grand Theft Auto 3D et Grand Theft Auto Online : Crime World !
Comportement parfaitement inhabituel pour l'époque (on ne peut en dire autant de nos jours), Take Two ne communique alors rien au sujet de ces deux jeux fraichement officialisés. Le silence dure tellement longtemps (un peu plus d'une année pour être précis, ce qui correspond à « teasing léger » pour l'entreprise de nos jours) que le bruit courait que ces deux GTA n'existaient pas, et avaient été annoncés dans la seule optique de rassurer les actionnaires.
Finalement, au bout de quelques mois, l'accumulation de preuves indiquant que les deux GTA soient bel et bien des projets concrets dissipent toutes formes de doutes. D'ailleurs, un rapport officiel indique alors qu'un épisode requérant une connexion internet est prévu pour la PS2.
Nous sommes en mars 2000, et un autre événement important se produit dans l'univers vidéoludique. Take Two, dans sa frénésie de rachat d'entreprises en tout genre, acquiert BroadBrand Studios. Quel rapport avec GTA ? Tout d'abord le contrat stipule clairement que Rockstar Games, DMA Design et ce studio devront travailler ensemble afin de produire un GTA pour les consoles de nouvelles générations... La choses à savoir, c'est tout simplement que BroadBrand Studios est, à l'époque du moins, un leader du développement de jeux en réseau !
Cela ne laisse pas de place au doute, tout semble mis en oeuvre afin de développer GTA Online : Crime World... ce qu'affirmera Dan Houser lui-même en déclarant dans une interview que ce partenariat était une excellente nouvelle pour la franchise Grand Theft Auto. Le frère du leader de R* terminera l'entrevue par :
« En nous associant avec BroadBrand Studios, nous sommes sur le point de devenir un acteur majeur dans le domaine du jeu en ligne sur la nouvelle génération de console ».
L'entreprise des frères Houser parait alors entièrement focalisée sur la conception de GTA Online, dont on ne connait rien de vraiment concret pour l'instant. Si bien que l'autre projet du studio, GTA 3D, semble bien peu faire parler de lui à côté... Evidement, l'avenir nous prouvera que c'est pourtant ce dernier qui révolutionnera le monde du jeu vidéo !
Les confirmations que R* et DMA se concentrent principalement sur la création d'un GTA multijoueur sont alors courantes, et c'est lors de l'officialisation de GTA 3 (qui, je le rappelle, a lieu un peu plus d'un an après l'annonce des deux projets) que Sam Houser reparle de GTA Crime World. Selon lui, son équipe est actuellement en train de réfléchir à la création d'un GTA proposant un vaste monde ouvert et connecté. Il précise cependant qu'il attendra d'en savoir plus sur la politique de Sony concernant le mode online de la PS2 (console qui allait très prochainement sortir), et prétend ne pas savoir si la Xbox possèdera de fonctionnalités connectées.
Dans cette entrevue, il exprime un enthousiasme débordant concernant le jeu en réseau sur console nouvelle génération (en allant même jusqu'à parler d'un mode en ligne pour Midnight Club et Smuggler's Run). A vrai dire, rien d'étonnant, car de nombreux développeurs voyaient à cette époque dans la PS2 une formidable console qui permettrait une connectivité totale, jusqu'alors réservé aux PC. Cela fut effectivement une formidable console, mais les ambitions concernant le multijoueur connecté ne furent vraiment réalisées que plus tard, avec la génération suivante. Mais ça, les acteurs du marché de l'époque ne le savaient pas encore.
Cependant, toute mention du projet cesse et GTA 3 semble monopoliser la communication de Rockstar Games, jusqu'à sa sortie en novembre 2001...
On pourrait penser que le projet GTA Online : Crime World soit alors abandonné. En effet, malgré le succès incroyable de GTA 3, un jeu aussi ambitieux ne pourrait jamais voir le jour sur la PS2, console à la connectivité finalement très inférieure aux attentes... Mais l'irrésistible envie d'inclure de la jouabilité à plusieurs dans sa franchise phare ne semble décidément pas quitter Rockstar Games, car il s'avère qu'un mode multijoueur, incluant jusqu'à 16 joueurs, serait selon toute vraisemblance prévu pour figurer dans la version PC de GTA 3, attendu alors pour mai 2002.
L'avenir nous prouvera qu'effectivement, R* a tenté d'inclure un mode de la sorte dans le portage de GTA III sur PC. Bien que non finalisé, les vestiges de ce mode ont été découverts dans les fichiers du jeu.
Pour les curieux, voici une vidéo en présentant le menu : Voir sur Youtube
Mais, quel rapport avec notre GTA Online : Crime World ?
Un mois avant l'annonce d'un mode multijoueur sur la version PC de GTA 3, une rumeur persistante, relayé par EGM, semblait éclairer avec pertinence la situation concernant notre mystérieux GTA.
Selon eux, le successeur de GTA 3 serait entièrement jouable à plusieurs, et se baserait sur le travail effectué pour concevoir le multijoueur de la version PC de ce dernier.
Deux possibilités sont alors rapportées :
1) Le jeu proposerait jusqu'à 16 joueurs, regroupé en gangs, de se balader librement dans Liberty City, ou d'effectuer des taches en collaboration, comme des missions ou bien des... braquages ! Et oui, on attendait déjà les braquages en ligne dans GTA il y a 12 ans !
Vous l'aurez compris, c'est le modèle qui sera employé pour GTA Online, 11 années plus tard.
2) Le jeu proposerait à des centaines de joueurs d'arpenter les rues de Liberty City en même temps. Organisés en gangs, le principe évoqué est proche du précédent.
Bien entendu, EGM précise que l'option la plus probable reste la numéro 1 (sachant que le deuxième cas de figure ne serait même pas concevable sur les consoles actuelles). Mais pourquoi donner du crédit à cette rumeur ? Tout simplement car le site précise que R* concevra ce GTA en se basant sur le travail qu'ils réaliseront pour le multijoueur connecté de GTA 3 sur PC... Sauf que, comme mentionné plus haut, rien à ce moment précis n'indiquait que le portage de GTA 3 sur PC contiendrait un tel mode ! Cela pourrait prouver qu'EGM était alors très bien informé concernant l'avancement de R* avec sa franchise principale.
Le temps passe et l'absence d'informations officielles sur GTA Online : Crime World ne laisse que peu de doutes quant au fait que le projet n'est plus d'actualité. Suite à la sortie de GTA Vice City, quelques vagues rumeurs semblent quand même indiquer que le prochain opus de la saga sera notre fameux GTA connecté, mais rien de concret ne fait surface...
Au point que le projet finit par doucement s'évanouir des consciences.
Il faudra attendre l'année 2004 pour que le sujet soit de nouveau abordé par Dan Houser.
Alors qu'on lui demande si GTA San Andreas proposera un mode multijoueur connecté, ce dernier affirme qu'il serait totalement impossible, à l'heure actuel, d'inclure une telle option dans un GTA. La raison ? Le jeu en ligne n'est « pas prêt pour GTA ».
Alors que n'importe quel esprit doté d'intelligence comprend aisément que cette déclaration signifie que le principe même de la franchise est alors trop complexe pour le jeu en ligne de l'époque, il s'emblerait qu'à ce moment, nos chers amis de chez Jeuxvideo.com confondent ambition et snobisme, tout en arborant une profonde méconnaissance du sujet : Voir sur Jeuxvideo.com.
C'est sur ces mots que les maigres espoirs de pouvoir un jour insérer GTA Online : Crime World dans sa PS2 se voient réduits en poussière. Mais comme vous le savez tous, Rockstar Games réalisera finalement son vieux rêve de créer un monde massivement multijoueur dans l'univers de GTA bien des années plus tard, avec GTA Online en 2013... Epoque où le jeu en ligne était enfin prêt pour GTA.
Conclusion :Il n'y a aucun doute sur le fait que R* ait commencé à réfléchir sérieusement à GTA Online : Crime World vers les années 1999-2000. A cette époque, tout le monde envisageait vraiment la PS2 comme une machine permettant un jeu en ligne digne de ce que nous connaitrons avec la génération Xbox 360/PS3. L'élément le prouvant le plus reste l'interview avec IGN, en novembre 2000, dans laquelle Sam Houser annonce officiellement GTA 3. Son enthousiasme pour le mode en ligne de la PS2 semble incroyable, au point qu'il précise que les jeux R* qui doivent sortir prochainement sur la console possèderont tous la fameuse fonctionnalité.
La désillusion a dû être forte, les développeurs n'ayant dû avoir de cesse de réduire leurs ambitions, avant de finalement se rendre compte qu'un tel projet n'aboutirait jamais sur la PS2. Seul le sympathique, mais très basique, mode deux joueurs de GTA San Andreas fera office d'unique excursion dans le domaine du multijoueur sur cette génération de console.
Cependant, les bases du projet prirent finalement forme bien des années plus tard, en se concrétisant à travers l'épisode que l'on connait tous aujourd'hui : GTA Online. Les déclarations moquées par jeuxvideo.com étaient donc vraies : GTA est devenu massivement multijoueur lorsque les consoles se sont adaptées.
Les Différentes Extensions Annulées de GTA 2
Avant de commencer, voici une petite information intéressante concernant cet épisode. La suite du premier GTA n'était, à la base, pas prévue pour être nommée GTA 2 comme la logique le voudrait, mais... GBH !
Pourquoi ?
Il s'agit de l'acronyme de Grievous Bodily Harm, qui est employé dans le langage pénal britannique, afin de désigner une blessure très grave commise sur autrui. Rockstar Games a finalement abandonné l'idée car ce terme n'as de sens que dans l'anglais britannique. Il est intéressant de constater que de nombreux fichiers du jeu n'ont pas été renommés, et sont toujours titrés GBH.
D'ailleurs, dans le jeu, la station de radio de la mafia russe est appelée K-GBH... Deux Easter Eggs pour le prix d'un !
Contrairement à l'épisode qui le précède, GTA 2 n'as pas eu droit à d'extension. Cela ne veut cependant pas dire que R* n'y avait pas réfléchi, car pas moins de deux extensions dans le style de GTA London furent prévues mais annulées.
Honnêtement, je doute que les joueurs modernes s'intéressent au sujet, mais bon... Peut être que ça ne sera pas le cas pour les plus anciens, ceux qui se souviennent que le respect « is everything » !
GTA 2 : Berlin
Au début de l'année 2000, des rumeurs semblaient indiquer qu'une extension se déroulant à Berlin devait sortir prochainement. Finalement, le projet aurait rapidement été abandonné, la destination n'étant pas vendeuse sur le marché mondial.
GTA 2.5 : Miami
Il est assez étrange de constater que R* a réellement travaillé sur une telle extension, sachant que Vice City faisait déjà office de Miami virtuel dans le premier GTA. Quoiqu'il en soit, le projet fut annulé par DMA rapidement.
Les Portages Oubliés (et c'est mieux comme ça !)
Grand Theft Auto & GTA 2 - GameBoy Color
Après avoir été accueilli avec un tel triomphe, il était normal que les deux premiers épisodes de notre franchise adorée soient adaptés sur plusieurs supports, afin d'en tirer le plus d'argent possible (Surprise ! Les développeurs n'ont pas attendu de pratiquer la vente abusive de DLC pour aimer l'argent !). Cependant, était-ce vraiment une bonne idée de porter deux jeux au concept aussi complexe sur Gameboy Color ? C'est-ce que nous allons voir.
Le premier Grand Theft Auto fut disponible sur GBC en 1999 (soit deux ans après sa sortie sur PC), tandis qu'il fallut attendre 2000 pour pouvoir se procurer son successeur sur la console portable. Tous les deux furent portés par Tarentula Studios.
Bon... On se dit que R* a surement dû superviser les projets... Cela sera donc surement de la qualité... Heu... Pour commencer, si il y a quelque chose que l'on ne peut enlever à GTA GBC, c'est bien que les différentes villes soient assez fidèlement retranscrites. Un joueur connaissant bien le jeu original (il ne doit plus y en avoir beaucoup...) identifiera immédiatement dans quelle cité il se trouve.
Mais, comment une console aussi faible peut-elle retranscrire le gameplay aussi varié de GTA ?
Réponse : elle ne le peut pas.
S'il est effectivement possible de se promener librement, il faudra juste faire abstraction du fait que chaque ville contient environ huit habitants (à raison de cinq en voiture, et trois piétons).
Et vous trouviez que Los Santos dans GTA V manquait de vie ?
Les villes sont aussi animées qu'un cimetière pendant une sombre nuit d'hiver... si bien que vous avez le temps de marcher pendant de très longues minutes avant de croiser votre premier véhicule ! Inutile de dire que dans ces conditions, devenir recherché par la police est infiniment plus difficile que de leur échapper !
« Oui, mais ce n'est qu'un détail. Une fois qu'on a trouvé une voiture, à nous la liberté ! »
Malheureusement, trouver une voiture n'est que le début des soucis puisqu'il vous faudra ensuite la voler. Et prévoyez une boule antistress à portée de main, tellement l'opération est ridiculement complexe ! Si votre personnage n'est pas positionné dans un angle très, très précis, et que vous appuyez sur Select une demie seconde trop tard, vous ne pourrez pas effectuer l'action... censée être tellement basique dans GTA, qu'elle a tout de même donné son nom à la franchise ! Si les jeux de Gameboy Color avaient été pourvus de Succès à débloquer, voler une voiture aurait surement mérité 100 points !
Heureusement, ces éléments ont été améliorés dans GTA 2, qui propose cette fois ci un environnement largement plus peuplé et vivant, en plus de vols de voitures « un peu » simplifiés.
Cependant, ce que la suite gagne en amélioration ergonomique, elle le perd en identité visuelle avec une métropole tout simplement méconnaissable.
Voici, par exemple, une comparaison de l'église d'Avalon, entre GTA 2 sur PC et sur GBC :
Et bien, cet endroit est littéralement le seul et unique qui ressemble (un tout petit peu) à l'original !
Bon, j'ai parlé des environnements, mais je n'ai pas encore abordé un sujet pourtant important : que vaut la conduite dans ces opus portables ? Les deux GTA proposent une conduite assez similaire, qui est très correcte... tant que vous voulez rouler tout droit ! Prendre un virage peut être très délicat, mais le pire c'est que les véhicules ont tendance à se retrouver complètement coincés par un rien !
Car contrairement à ce que les lois de l'ergonomie voudraient, les piétons semblent être composés d'un mélange de béton et de platane lorsqu'ils sont percutés à faible vitesse. Couplé au fait que les voitures disposent d'une hitbox plus que douteuse, on se retrouve souvent dans des situations absurdes où l'on doit prématurément abandonner son véhicule. En voici quelques exemples :
Dans les trois cas, il m'était littéralement impossible de bouger, m'obligeant alors à changer de véhicule.
Graphiquement il est difficile de juger ce genre de jeux, je vous laisse les images et les vidéos disponibles sur le net pour vous faire un avis. Cependant je reste dubitatif quant au choix d'avoir voulu changer les proportions d'un véhicule en fonction de son orientation. Cela donne des résultats bizarres, regardez :
Je pense que si il existait des choses, dans la vraie vie, qui pouvaient passer de longue et fine à grosse et épaisse, cela se saurait !
Mais, si il y a bien un élément commun aux deux jeux qui a déchainé les critiques, c'est la bande son.
De quoi se compose la bande son d'un GTA traditionnel ?
Tout d'abord, d'un indispensable Lazlow échangeant un nombre incalculable de bêtises avec les auditeurs appelant son standard ; et ensuite de nombreuses stations de radios passant surtout du Connor & Jay pour les anciens fans, ou du Rihanna pour les plus récents.
Je veux bien que les limitations de la Gameboy Color aient empêché d'inclure une bande son digne de ce nom... Mais sérieusement les gars ? Vous étiez obligé d'assembler les mélodies les moins agréables que l'oreille humaine puisse percevoir, dans l'espoir qu'un nombre pair de mélodies négatives mises côte à côte donne un résultat positif ? A vrai dire, on peut aller jusqu'à affirmer que les compositions du premier GTA sont l'équivalant auditif d'une crise aigüe de syphilis. Carrément.
Vous pensez que j'exagère ?
Voici deux extraits de la bande son, enregistrés rien que pour le « plaisir » de vos oreilles :
Attention, la responsabilité de Kalerney et de GTA Légende ne peut être mise en cause à la suite des cas suivants : pertes auditives ; saignement d'oreilles ; dépression ; envie suicidaire ; accès de démence etc. Qui pourraient découler de l'écoute de ces deux extraits sonores.
Puis il y a GTA 2... Premièrement, on remarque que dans cette suite, les musiques ne sont cette fois disponibles qu'en voiture.
Mais, alors que le premier était un ratage total niveau sonore, je dois admettre que ce second épisode possède une bien meilleure bande son ! Pour tout vous dire, certains morceaux sont carrément... Corrects !
Une partie de la bande sonore semble avoir été composée par un Chuck Berry sous acide. Bon, dit comme ça, cela n'inspire pas totalement confiance et ne sonne pas vraiment « GTA »... Le dernier point est difficilement contestable, mais cela a un certain charme. Ecoutez un extrait :
Le plus drôle, c'est d'imaginer si Chuck avait été le véritable compositeur... La scène culte, d'un film qui l'est tout autant, aurait alors semblé bien différente. Regardez par vous-même :
Vos gosses vont adorer ça... Ou pas !Pour terminer, un GTA n'en serait pas un sans ses nombreuses missions principales et annexes.
Alors que, comme nous l'avons vu plus haut, de nombreuses caractéristiques propre à la saga ont été sauvagement charcutées dans ces deux portages, les missions, quant à elles, semblent avoir été mieux traitées.
Les quelques-unes que j'ai essayé semblaient indiquer que la campagne principale était semblable aux jeux consoles, aussi bien en terme de contenu que dans la mise en scène. D'ailleurs, le système de respect variable envers les trois gangs de chaque zone dans GTA 2 est parfaitement réimplanté dans le portage. Un bon point, tant celui-ci était intéressant dans le jeu d'origine.
Il est aussi à noter que le portage du second épisode possède, contrairement à son modèle sur console, une option pour choisir son protagoniste (à la manière du premier GTA)... Même si cela ne change strictement rien au gameplay.
Comment y jouer aujourd'hui ?
Si jamais il vous prenait malgré tout l'envie d'essayer ces deux jeux, aussi bien pour vous en faire une opinion que pour vous amuser (ne vous faite pas trop d'illusions concernant le dernier point !), référez-vous à ce même paragraphe dans la partie du dossier traitant GTA Advance. Tout y est dit.
Les portages qui ont failli exister
GTA 3 - Palm OS
Il y a fort à parier que les plus jeunes lecteurs n'auront strictement aucune idée de ce qu'est Palm OS. Pour faire simple, il s'agit d'un système d'exploitation utilisé par de nombreux téléphones mobiles et PDA au début des années 2000. Vous l'aurez compris, il s'agit d'une version préhistorique de nos IOS et Androïd actuel.
Difficile d'imaginer GTA 3 fonctionner sur un système d'exploitation dont les jeux ressemblaient à ça :
Et pourtant, en 2001, Global Star Software semble avoir voulu relever le défi en portant le fraichement sorti GTA 3 sur cette OS pour l'été.
Le projet n'est jamais arrivé à son terme, les développeurs n'ayant semble-t-il jamais eu l'aval de Take Two pour le réaliser. Cependant, des traces de cet étrange portage existent toujours aujourd'hui, sous la forme d'une démo jouable qu'il est encore possible de télécharger.
Malgré de très, très nombreuses tentatives, il m'a été impossible de faire tourner cette démo pour la tester. Si jamais vous pensez pouvoir y arriver, cliquez ici pour l'obtenir.
Il serait très étonnant de pouvoir observer un tel jeu tourner sur un système d'exploitation aussi primitif !
Grand Theft Auto 64 - Nintendo 64
Comme son nom l'indique, Grand Theft Auto était prévu pour sortir sur Nintendo 64, avant d'être annulé sans la moindre raison.
Il ne s'agit pas d'un GTA original (sinon, en toute logique il n'aurait pas eu sa place dans le chapitre « Les portages qui ont failli exister ! ») mais d'un portage du premier épisode.
Il n'y a pas grand-chose de connu à son sujet, vu qu'il fut annulé avant même d'avoir été officialisé. Les seules informations proviennent d'IGN et indiqueraient que le portage aurait proposé des graphismes améliorés et un gameplay enrichi.
GTA 3 & Grand Theft Auto : Vice City - Nintendo Game Cube
Avant de leur développer Chinatown Wars, on ne peut pas dire que R* ait vraiment gâté Nintendo ! Après l'annulation du portage du premier opus sur la Nintendo 64, ce fut au tour des deux premiers épisodes ayant adopté une vue à la 3ème personne de snober la firme du plombier moustachu.
Et pourtant, cela semblait bien parti. En effet, le célèbre magazine Game Informer annonçait dans ses lignes, quelques mois après la sortie de GTA III, que ce dernier était, en ce moment même, en train d'être développé pour la Gamecube. Une date est même avancée : printemps 2002.
Malheureusement pour les possesseurs de la console, l'épisode révolutionnaire n'apparaitra jamais dans le catalogue de jeux du cube violet de Nintendo.
L'histoire est très semblable pour GTA Vice City. D'abord annoncé pour être adapté sur Game Cube, en même temps que sur Xbox, seule cette dernière bénéficiera finalement du hit.
A vrai dire, personne n'avait vu venir cette annulation, puisque même Mickael Patcher, la légende vivante de l'estimation aussi fiable que les annonces de dates de sortie données par R* concernant leurs jeux, avait prédit qu'il « s'en vendrait des trillions d'exemplaires ».
Pourquoi avoir annulé les portages ?
Sachant qu'aucune explication officielle n'a jamais été fournie, plusieurs théories ont été avancées afin d'essayer d'apporter une réponse à cette question.
Certains estiment qu'il s'agirait d'une question d'espace disponible sur les disques de jeux GameCube, d'autres avancent que R* aurait décidé d'abandonner le développement des portages par faute de connaissances techniques concernant les méthodes de programmations utilisées spécifiquement pour la console de Nintendo...
Mais l'explication la plus crédible est très différente.
Nintendo et Rockstar auraient signé un contrat stipulant que ces derniers devraient sortir quatre jeux sur la GameCube... Cependant, le terrible échec du portage de Smuggler's Run sur le support aurait mis un terme à l'engagement.
Faute de confirmation par Rockstar, on s'en tiendra à cette explication qui semble la plus plausible, le marché n'étant probablement pas assez propice à la vente de jeux d'actions occidentaux. D'ailleurs, même quand R* sortit finalement l'excellent Chinatown Wars en exclusivité temporaire sur la portable de Nintendo, les chiffres de ventes furent loin d'être extraordinaires. Preuve en est que l'univers de la firme étoilée ne trouvera peut-être jamais sa place dans le catalogue de la compagnie nippone.
Conclusion
Grand Theft Auto est certainement une des sagas de jeux vidéo possédant le plus de fans à travers le monde. Mais il est cependant intéressant de noter que, malgré tout, quelques titres ne restent aujourd'hui connus que par une extrême minorité d'entre eux.
Des épisodes aux antipodes des briseurs de records, tels que GTA V ou GTA San Andreas (ce dernier étant, à ce jour, le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps sur la PS2) qui eux, peuvent se vanter d'une notoriété extraordinaire.
D'un autre côté, nous avons les projets qui n'ont jamais abouti. S'intéresser à leurs cas est très instructif, cela permet d'en apprendre davantage sur Rockstar Games, ainsi que sur l'origine de leurs productions plus modernes (comme GTA Online par exemple). Dernier élément, mais pas des moindres, cela permet tout simplement de rêver... Comme lorsque l'on s'imagine rouler en vue du dessus dans un Berlin marqué par la patte R*, ou bien lorsque l'on se prend à imaginer la révolution sur console qu'aurait été GTA Crime World en son temps.
Quoiqu'il en soit, qu'importe votre degré d'attachement à la série, j'espère la lecture de mon dossier vous aura appris des choses concernant l'histoire oubliée de la saga, celle se trouvant à des années lumières du feu des projecteurs auxquels GTA est pourtant habitué.
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